Le poète de la matière

 Poète de la matière 

J’ai connu Yannick HILLION il y a quelques mois, lors d’une exposition à Séné dans le Golfe du Morbihan. La municipalité avait invité l’ensemble de notre Académie à exposer dans le cadre d’une manifestation annuelle organisée dans cette charmante ville. C’était un sculpteur ordonné, un poète de la matière. Son œuvre lui avait valu de rejoindre notre équipage d’Asmériens. Tous les académiciens de cette humble assemblée l’avaient accueilli  et avaient reconnu en lui un artiste d’exception.

J’avais été tenté par l’envie d’écrire sur ses admirables sculptures, tant elles étaient harmonieuses et chargées d’inspiration.  Mais l’ironie du sort a voulu qu’il nous quitte un mauvais soir de mai.

Aussi c’est avec émotion que je lui dédie ce petit texte sur sa sculpture, « PESKED », exposé sur le port de Quiberon.

« Étant un amoureux de cette ville depuis plus de 30 ans, je ne manquerai pas de venir poser ma main sur ton œuvre, car c’est dans cette chaleur métallique que vit et vivra à jamais ton souvenir ».

PESKED de Yannick HILLION

Port de Quiberon

 

Il est devant ! Voyez sa flamme,

Qui sur Belle-Île, va de l’avant ;

C’est un poisson avec une âme,

Et plein de petits, l’entourant.

 

Il est dans son corps immobile,

Plein de vigueur à s’élancer ;

Sa mer, c’est la nue volatile,

Que son sculpteur lui a laissée.

 

Ces lignes ont la simple finesse,

Dans la matière anoblie

De l’élégance d’une caresse

De la main qui les a chéries.

 

Il a au vent la bouche ouverte,

Filtrant le temps de ses contours,

Il a le temps, c’est là la quête

De ce ferrailleux troubadour.

 

Il est à jamais orphelin ;

L’homme qui le fit, s’en est allé ;

Dans son chemin… il le rejoint

Dans un regard d’éternité.

JFZ

 

A Yannick HILION

 

Tu as rejoint Hélios, qui vivait en ton œuvre,

Porté par tes volumes fascinants et profonds ;

Tes mains étaient leur âme, et ton esprit à l’œuvre,

Rendait à la matière tes rêves à foison.

 

Ils vivront à jamais, car la beauté demeure,

C’est là, les regardant, que nous te reverrons,

Dans tes lestes oiseaux, libres comme ton cœur,

Et dans le ciselé de tes gracieux poissons.

 

Mais, puisque dans la nue, te voici dans Eden,

Et que de ces nuages, tu nous pourras parler,

Sculpte-nous une mouette, faite d’une blanche traîne,

Que nous reconnaîtrons, émus et attristés.

 

JFZ

Commentaires

12.08 | 06:06

Poèsie, voici un art que maîtrise parfaitement notre ami JFZ. Le Peuple de la mer, se réjouit de se retrouver dans son florilège.

29.06 | 21:21

L'association de mots qui forment des phrases magnifiques nous enchantent et nous procurent un plaisir gourmand de notre belle langue française.

03.02 | 13:40

Μagnifiques - tous!

29.07 | 16:31

Je te salue , poète des îles ! Le poème que je préfère est celui qui dépeint si bien l' île de Sein , concis comme ce petit bout de cailloux épars dans l' océan